02/11/2024

Cancer du sein : « Au moindre doute, faites-vous dépister »

Qui es-tu ?

Je m’appelle Antonia Leroy et j’ai 40 ans. Je suis maman d’une famille recomposée avec mes trois enfants et les quatre de mon conjoint. Je travaille à mon compte dans l’esthétique, l’onglerie, les cils.

Comment es-tu arrivée à l’AS Musau ?

Ma fille a commencé le foot à 5 ans à la FAIG. On avait vu un prospectus de ce club et on l’y a inscrite. Il y a trois ans, elle a eu envie de changer de club et elle a signé à la Musau. On cherchait un club qui avait un vrai intérêt pour les sections féminines. Elle joue aujourd’hui en U18.

Qu’est-ce que tu penses de la Musau ?

Ce que j’apprécie, c’est l’esprit familial. On peut discuter, dire ce qui ne va pas et on trouve des solutions.

Ici, tout le monde se connaît. Les garçons viennent soutenir les filles, c’est sympa. Il y a une vraie mixité ici.

Dans le cadre d’Octobre rose, le club a voulu sensibiliser au cancer du sein  Et tu as accepté de témoigner de ton histoire…

J’apprécie l’action du club pour récolter de l’argent pour La Ligue. Même si je ne suis pas à l’aise pour en parler, cela me semble important d’en parler pour que les gens comprennent que ça n’arrive pas qu’aux autres.

Avant le tournoi Octobre Rose d’hier, tu en as parlé devant une soixantaine de jeunes et adultes. qu’est-ce qu’il te semblait important de leur dire ?

Les sensibiliser au dépistage. Moi, j’ai eu mon cancer du sein à 29 ans. C’était un vendredi soir. En allant me coucher, j’ai senti une boule sous le sein. J’ai vite regardé sur Internet et j‘ai trouvé des informations qui m’ont rassurée. Mais le lundi, j’avais un doute et j’ai décidé de m’imposer chez mon gynécologue. J’y suis allée le mardi et il m’a envoyé faire une mammographie dès le lendemain. Le vendredi, le diagnostic était confirmé : j’avais un cancer du sein « triple négatif ». C’est le plus agressif.

Heureusement, j’ai une amie qui est infirmière qui m’a mis en contact avec son collègue chirurgien. Quinze jours après, j’étais opérée et j’ai commencé la chimio dès le lendemain. J’ai eu six mois de chimio et six interventions.

C’était il y a onze ans et aujourd’hui je vais bien.

Comment ça s’est passé pour toi, tes enfants, tes proches ?

Mes enfants avaient de 18 mois à 5 ans et ils étaient trop petits pour réaliser la situation. Mon conjoint, le père de mes enfants, a été un énorme soutien pour moi. Mes enfants m’ont donné la force de me battre. Je m’interdisais de pleurer et c’était impossible que je baisse les bras.

Et maintenant ?

En fait, on a découvert que j’ai un gène BRCA 1, qui est potentiellement héréditaire. Du coup, je sais que je ferai dépister mes trois enfants dès qu’ils seront majeurs. J’ai deux filles et un garçon et le cancer du sein peut aussi toucher les hommes. Quant à mes amies, elles se sont toutes faites dépister.

Un dernier message ?

N’attendez pas pour en parler et pour consulter. Au moindre doute, faites-vous dépister !

SE FAIRE DÉPISTER

Les cancers du sein sont les cancers les plus fréquents chez les femmes en France et constituent la principale cause de mortalité.

Si le dépistage est recommandé tous les deux ans à partir de 50 ans, un examen clinique (observation et palpation) des seins est recommandé au moins une fois par an à partir de 25 ans, quel que soit votre niveau de risque. Il peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.

Il existe aujourd’hui de réelles chances de guérison grâce aux progrès de la médecine. Mais guérir d’un cancer dépend de plusieurs facteurs dont l’âge de la personne, la taille et le type de la tumeur, le stade de la maladie. De manière générale, plus les cancers du sein sont détectés tôt et plus les chances de guérison sont importantes. Par ailleurs, les cancers détectés à un stade précoce nécessitent, en général, des traitements moins lourds et moins agressifs, avec moins de séquelles.