De l’anthropologie à l’amélioration de la santé et du bien-être à la Musau

Il y a un mois, j’avais interviewé Zanili Ahamadi, étudiant en master 1 Anthropologie sociale et culturelle, à l’Université de Strasbourg. Il commençait alors un stage d’observation d’un mois à l’AS Musau sur le thème de l’alimentation et la nutrition dans la pratique du sport. Je l’ai rencontré hier soir alors qu’il venait de finir son stage.

Comment s’est passé ton stage d’observation à l’AS Musau ?

Ça s’est très bien passé. Je suis vraiment content de l’ambiance de ce club : convivial, familial, avec de l’entraide, notamment avec moi.

Comment les gens du club ont-ils été informés de ton stage et comment les as-tu rencontrés ?

Au début, je voyais qu’ils ne savaient pas trop qui j’étais. Donc, j’allais vers eux, je me présentais et j’expliquais que j’étais là pour un mémoire sur le sport et la nutrition.

Ils étaient assez réactifs et me demandaient des précisions.

Par exemple, je leur expliquais que je voulais rencontrer des joueurs, des coaches et des parents. Ils étaient aussi intéressés par ce que je faisais à l’université et par mon parcours avant cela.

L’article qu’on a publié une semaine après ton arrivée a-t-il servi à quelque chose.

Oui, quand l’article a été publié, il y a des coaches et des joueurs qui m’ont reconnu et qui sont venus vers moi pour me demander aussi des précisions sur l’anthropologie, sur la collecte des données que j’allais récolter prenant mon stage.

Justement, qu’as-tu récolté pendant ton stage ?

J’ai eu l’occasion de discuter avec des jeunes et des coaches qui m’ont parlé du stage de Pâques qui avait eu lieu quinze jours avant que j’arrive et au cours duquel il y avait eu un atelier nutrition organisé par Estelle avec la nutritionniste du Racing. Cela m’intéressait et je leur ai demandé le déroulé et ce qu’ils ont mangé pendant le stage.

Ils m’ont parlé le plus fréquemment des smoothies qu’ils avaient préparé ce jour-là avec des fraises, des framboises, des épinards. Après, il y a eu des critiques sur les frites qui étaient servies trop souvent pendant le stage et qui étaient un plat peu diététique.

J’ai aussi fait quelques observations sur les entraînements et les instructions que donnent les coaches pour la récupération. Cela me semblait assez clair avec une volonté des coaches de faire évoluer le joueur. Par exemple, ils insistent beaucoup sur l’importance de récupérer et de boire de l’eau durant les temps de pause entre deux séquences d’entraînement.

J’ai aussi assisté à un tournoi de U13 et U11 organisé par la Musau et j’ai participé aux grillades avec les bénévoles du club. Ce jour-là, on a servi du pain-merguez et de la saucisse blanche avec des frites. C’est peut-être bon pour les finances du club mais pas terribles en termes de nutrition. Les parents avec lesquels j’ai discutés auraient préféré un repas plus avec des légumes plutôt que des frites et des sandwichs.

Un autre sujet que tu voulais étudier concernait la performance et le bien-être des joueurs ?

Que ce soient les parents ou les joueurs, ils ont tous critiqué le fait que certains coaches fument à côté du terrain, malgré les consignes du Comité qui interdisent cela normalement. Les parents n’aiment pas non plus voir des gens fumés dans l’enceinte sportive d’une façon générale.

J’ai aussi discuté avec des enfants qui m’ont confirmé que c’est dérangeant de s’entraîner et de sentir de la fumée de cigarettes.

Il y a une Loi qui entrera en vigueur en juillet et qui interdira de fumer en public et surtout en présence d’enfants dans l’espace public. En discutant avec le Président, il imagine déjà des espaces pour les fumeurs loin du regard du public et des jeunes.

Il y a aussi des critiques sur le manque de considération de la Ville envers le club, surtout quand on voit la vétusté et l’état des vestiaires.

Si tu avais un conseil à donner au club ?

De continuer dans cet esprit de convivialité et de fraternité, mais en étant plus proactif en matière de de nutrition et de bien-être pour le bien de tous et des jeunes en particulier.

C’est quoi la suite pour toi ?

Je dois finir mon mémoire pour valider mon M1. J’envisage de continuer en M2 Anthropologie sociale et culturelle, à l’Université de Strasbourg. J’ai déjà discuté avec le Président et il m’a déjà donné son accord pour poursuivre mon travail sur le sport et la nutrition au sein du club. Cela m’a aussi donné envie d’adhérer au club que joueur.

Et pourquoi pas en tant que Référent Bien-être et Santé de l’AS Musau ?

Ça m’intéresserait énormément !