Aux racines du foot féminin à la Musau avec Corinne Carlier
Qui es-tu ?
Je m’appelle Corinne Carlier. Je viens d’avoir 60 ans et je suis toute jeune retraitée. Je travaillais dans les transports en tant que comptable. J’ai deux grands garçons, Jérôme qui a 40 ans, et Kevin qui a 35 ans. J’habitais avant dans le quartier et mes enfants jouaient ici.
Pourquoi la Musau ?
Je jouais au foot depuis l’âge de 10 ans, au Red Star puis à Notre-Dame jusqu’à mes 18 ans. A 28 ans, je suis venue à la Musau car mes fils ont commencé à pratiquer le foot en débutant en 1990/1991, et que j’habitais le quartier. A partir de là, c’est devenu ma deuxième famille. Tous les enfants de ma famille jouaient ici.
Jean Pierre Roth était le président depuis 25 ans, puis Roland Kalt lui a succédé en 1996. Mon frère Michel a pris la présidence des jeunes et en 2000, je suis entrée au Comité, en tant que Trésorière.
On avait une équipe de quelques féminines de moins de quinze ans, entraînées par Jean-Paul Zill, qui jouaient sur demi-terrain. Quand il a arrêté, j’ai proposé de reprendre l’équipe.
Comme j’avais aussi envie de m’y remettre en tant que senior féminine, j’ai rejoint l’entente qui avait été créée avec des filles de la Musau et d’autres d’Ostwald. Deux ou trois ans plus tard, Ostwald a décidé d’arrêter les féminines, alors on a rapatrié les filles d’Ostwald pour créer notre première équipe senior féminine de la Musau, entraînée par Guy Martini. C’est là qu’a vraiment débuté le foot féminin à la Musau. Un peu plus tard, on a créé des U18 féminines, et puis d’autres équipes de jeunes.
L’ambiance était bonne et on a développé de beaux projets, comme notre participation à un Tournoi en Allemagne où Olivier, notre président actuel, était jeune joueur. Je pense qu’il parlerait mieux que moi de ce voyage.
On a aussi noué un partenariat avec le club anglais de Leicester, ville jumelée avec Strasbourg. Roland Kalt avait reçu un courrier de la Ville de Strasbourg qui nous faisait suivre la demande de la section féminine de Leicester qui souhaitait venir jouer à Strasbourg avec leurs U15. Depuis, nous alternons nos rencontres : une année, ils viennent chez nous et l’année suivante, on va chez eux ! A l’époque, c’était plus simple, une carte d’identité et une autorisation de sortie de territoire suffisaient. Maintenant, c’est plus compliqué car il faut un passeport… Mais notre partenariat avec Leicester continue et cela fait plus de vingt ans.
Je me souviens aussi qu’on organisait un tournoi à la Musau sur trois jours. On avait même planté des tentes de l’Armée sur les terrains annexes, avec un parachutiste qui a ramené le ballon au centre du terrain. On avait vraiment fait les choses en grand !
Depuis que cette section féminine existe, on a formé nos jeunes qui sont ensuite parties avant de revenir ici : Tracy joue avec nos seniors 1 féminines ; Anouk, Linda et Magno jouent aujourd’hui en équipe 2, tout comme Estelle, la Secrétaire du club.
Et puis un jour, on a eu la chance de créer une équipe 1 complète et compétitive, coachée par Stéphanie La Paglia qui venait du Sporting Schiltigheim.
J’avoue qu’Estelle y est pour beaucoup dans le développement du foot féminin à la Musau. Elle s’est énormément investie pour la création des différentes catégories de filles, et ce n’était ni évident ni gagné d’avance. En plus elle a toujours joué ici. Estelle, c’elle la plus fidèle du club !
Pour moi, l’AS Musau était et reste plus que jamais un club formateur !
La présidence a depuis été reprise par Mickael Schott, le fils de mon frère Michel, puis Olivier Flick, mon autre neveu. Oliver a su faire de la Musau le club qu’il est aujourd’hui avec ses 390 membres, ses 300 jeunes et ses 120 footballeuses !
Et que fais-tu aujourd’hui à la Musau ?
Je m’entraîne avec les super-vétérans qui sont entraînés par Guy, le plus jeune de mes frères. J’aide le club quand on me le demande et si je suis disponible. Je suis aussi la Réviseuse aux comptes du club depuis une dizaine d’années.
Comment vois-tu ton rôle à l’AS Musau ?
Je vois l’AS Musau évoluer et je fais tout ce qui est possible pour que notre club conserve son ADN : un vrai club familial et formateur, autant sportivement et pour la promotion de la mixité.
Un rêve pour la Musau ?
Que la Musau grandisse encore et toujours. Que dans vingt ans, on soit toujours là et qu’on soit une référence pour tous les clubs alsaciens.